' Cupofthea.com: UTAM #3 : L'auberge espagnole

lundi 27 juillet 2015

UTAM #3 : L'auberge espagnole

- I am going to FAC

- Ok have fun !


Cette réplique tirée du film 'L'auberge espagnole' avec l'excellent Romain Duris (coeur-coeur-coeur), illustre parfaitement Montréal. Vous vous souvenez de cette bande d'étudiants venus des quatres coins du monde à Barcelone pour un échange universitaire ? Xavier, le petit français qui voulait être écrivain mais que l'entourage voulait voir bosser dans les finances, se retrouve dans un univers atypique qui va changer sa vie.

Xavier, c'est moi. Avec des cheveux, bien sûr ! 

Montréal, c'est mon auberge espagnole à plus grande échelle. Hier encore je faisais ma lessive avec une Iranienne, saluais mes voisins Coréens et nageais dans la piscine avec une famille latina. Je me souviens aussi de ce français fraîchement débarqué dans l'immeuble. Il entrait dans l'ascenceur, le visage caché par sa tonne de lessive mouillée qu'il portait à mains nues. Il n'avait apparemment pas encore eu le temps d'investir dans un bac à linge... Ce genre de scènes, c'est mon quotidien.


Montréal, c'est aussi une grande jeunesse d'esprit. À 50 ans tu en as marre de ton boulot ? Et bien, pas de problème, vas-y lances toi dans une autre formation, reprends tes cahiers et changes de vie ! À 45 ans, tu retournes vivre en colocation ? Personne ne sera là pour froncer des sourcils et te donner son jugement (qu'il croit être meilleur que le tien !). Les gens ne se préoccuperont pas non plus du mot que tu as employé à la place d'un autre, ou si tu as bien fait l'accord déterminant/sujet dans ta phrase. Quand tu es montréalais, tu sais que l'important c'est de comprendre et d'être compris. Ça enlève les débats et critiques lourds d'esprits trop étriqués et mieux encore, ça amène à des quiproquos super drôles ! On ne passe pas non plus par quatres chemins pour dire ce que l'on pense et ça, ça enlève bien des tensions inutiles. Ce que j'aime, c'est bien cette simplicité des choses. Une certaine spontanéité qui donne à cette métropole un air joyeux et tendre à la fois...

"Je suis Français, Espagnol, Anglais, Danois. Je suis pas un, mais plusieurs. [...] Je suis tout ça. Je suis un vrai bordel." - Xavier, l'Auberge espagnole

Tes amis ne te donnent pas de nouvelles pendant un mois et te recontactent un beau matin. C'est normal : ils ont une vie ! Tu viens d'apprendre que tu n'es pas le centre du monde et que tu dois faire avec. Alors ça te fais toujours plaisir de les revoir au lieu de les bouder parce qu'ils n'ont pas eu le temps de te donner de l'attention. Ça ne veut absolument pas dire qu'ils t'ont zappé, loin de là. Quand on se retrouve, c'est toujours le même plaisir ! Et si plaisir il n'y a plus, c'est que tu dois probablement changer d'amis...

Dans ta vie privée non plus, on ne te juge pas. Tu as 40 ans sans enfant et (pire encore, oulala) célibataire... et alors ?! La vie est ce qu'elle est, ils l'ont bien compris. D'ailleurs quand je suis arrivée ici, j'ai gagné le petit surnom de Blanche-Neige avec mes idées de grand mariage et d'enfants parfaits. Ben oui dans ma France à moi, la pression sociale est un peu plus forte tu sais : tu as réussi ta vie quand tu te maries à 25 ans, que tu bosses depuis 5 ans dans la même boîte hyper stable et bien sûr que tu as expulsé ton premier gosse avant 30 ans. Si ce n'est pas le cas pour toi... Bon courage pour vivre avec le regard des autres ! Et Blanche-Neige, dans son pays, le moindre bisou était associé au couple officiel. Alors forcément Blanche-Neige fait des yeux ronds quand on lui apprend qu'ici, on est d'abord en 'fréquentation' avant d'être en couple. Les fréquentations peuvent être au nombre d'un ou plusieurs et peuvent durer le temps qu'il faut avant d'être officiellement un couple ! Oui, oui.

Tout ça pour dire que ton bonheur, ce n'est pas forcément ce qu'on attend de toi et encore moins ce qui ferait le bonheur des autres. C'est, je pense, la chose la plus importante que j'ai apprise ici.

Et quand j'ai fait mes premiers pas à Montréal, j'ai su que je voulais y rester pour toutes ces raisons là. Ça va faire 3 ans bientôt :-)


Les autres articles d'une Troyenne à Montréal :
# 1 - Le Choc des langues
# 2 - À la rencontre des écureuils



6 commentaires:

  1. Si c'est ça je veux aussi aller là bas.....c'est surtout pour le monde professionnel. J'en ai marre qu'on attende de moi certaines choses sous prétexte que j'ai fait telles études...un choix de cursus que j'ai fait quand j'avais 17ans donc forcément aujourd'hui à presque 30 ans (je dis bien PRESQUE, on n'y est pas encore...du tout haha) , je n'ai plus les mêmes désirs. Aujourd'hui, je me connais mieux qu'à l'époque mais forcément, parce que j'ai tel diplôme, on me persuade de rester dans ce domaine...ce n'est pas complètement la faute des autres, j'y suis aussi pour beaucoup puisque j'accepte de les accepter mais bon...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai quitté la France (que je portes toujours profondément dans mon coeur) principalement pour des raisons professionnelles au départ. Trop fermé d'esprit. Si tu as fait des études de comptables à 17 ans tu mourras certainement comptable et pas autrement. Ou alors on va te décourager... Comme tu dis, on ne se connaît pas assez à 17 ans, à moins d'être né avec une vocation, ce qui est tres rare. Tu peux faire un an à l'étranger (il n'y a pas que le Québec, même si j'incite tout le monde à y venir ! ha ha) et voir ce qu'il en est... Parfois il est bon de s'éloigner pour mieux se retrouver :-)

      Supprimer
  2. Aaaaah l'auberge espagnole et la trilogie entière font partie de mes films fétiches^^. Et Romain, je l'adore
    Ton article est chouette, il donne envie de découvrir ce pays qui fait rêver tant de monde. c'est vrai qu'en France on est souvent rigides et qu'un peu de souplesse ne fait pas de mal.
    Bisous ma belle et éclate-toi à Montréal <3

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'aime aussi beaucoup les autres films de la trilogie mais celui ci est mon préféré ! Oui en France, on est un peu trop rigide parfois mais on a d'autres qualités aussi ;) Merci ma Aileza ! Gros bisous ♥

      Supprimer
  3. Habituellement, j'ai toujours un p'tit sourire en coin quand j'entends des youtubeuses vanter l'Amérique comme si c'était le paradis, à l'inverse de la France: c'est normal, l'herbe est toujours plus verte chez le voisin me dis-je! Mais de te lire, toi qui fais l'expérience du Québec depuis 3 ans, ça me fait davantage réfléchir... Car les voyages, c'est une chose, merveilleuse (je suis allée en France à 3 reprises et j'y serais bien restée même si j'adore le Québec!), mais la vie de tous les jours, ça en est une autre... Tant mieux si tu te sens bien, heureuse à Montréal... Le principal, c'est de trouver son bonheur, de le construire à sa façon... peu importe où l'on se trouve!
    Quant à l'Auberge espagnole, c'est un classique à voir et revoir!! :)
    Bisous!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai que c'est quand même relatif : tout dépend de la personnalité de l'individu, de son exprérience etc. Pour ma part, j'ai toujours adoré découvrir le monde et je ne me voile pas la face : la France est un pays merveilleux... avec ses défauts. Mais je me sens de plus en plus en harmonie avec moi-même (mes pensées et idéaux) seulement depuis que je suis au Québec... Exactement le principal c'est de trouver son bonheur peu importe dans quel coin du monde ;-)

      Supprimer